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Archives: Articles de Presse

ICI 25 Mai 1998

Le mensonge appelle la tarte

Inspirés par l'entarteur belge Noël Godin, de joyeux drilles ont fait découvrir, jeudi dernier, les plaisirs de la tarte à la crème à l'ex-chef de police Jacques Duchesneau. Nous avons rencontré les anarchos-patissiers: Quatre pattes, l'"entartiste" responsable de cette farce burlesque s'il en est, en compagnie de François Gourd, le porte-parole "officiel" des Entartistes du Québec.

ICI: Qu'est-ce que ça fait d'entarter Jacques Duchesneau?

QP: De un, c'est grisant et de deux, je pense que l'on se sent un peu moins impuissant face à la politique. C'est sûr que ça ne va pas changer Duchesneau qu'on l'ait pogné. C'est sûr que c'est lui qui va rentrer à la mairie, parce que c'est lui qui a le plus d'argent en arrière. Sauf que ce soir-là, ce qui était un peu jouissif, c'est que ça lui a coûté 40 000 piasses pour avoir toute l'attention des médias le lendemain, et pis nous autres, avec une poignée de gens et une poignée de crème, on a réussi à bousiller une machine qui nous paraît d'habitude tellement grosse qu'on se sent impuissant.

Donc, il n'y a pas juste l'humour, il y a aussi une réelle volonté de déstabilisation derrière ça?

QP: C'est sûr, on a milité de toutes sortes de façons, puis on en arrive à la conclusion qu'il faut essayer de militer d'une façon un peu plus drôle, un peu plus humoristique. Parce qu'être aussi sérieux que le gouvernement ou les corporations, (...) c'est embarquer dans leur game. À quelque part, je pense qu'il faut partir une nouvelle game.

FG: Nous, on dit au monde, prenez une tarte et exprimez votre mécontentement...

QP: Notre but, c'est de stimuler un entartement général. Que les gens prennent une tarte, qu'ils aillent voir leur député, leur gérant de caisse populaire.

Vous n'avez pas l'impression de participer au cirque que vous dénoncez?

QP: On veut s'impliquer dans le débat politique. C'est pour ça que l'on pose un geste concret et direct comme ça. Le sort de notre collectivité nouus tient à coeur, c'est clair.

FG: C'est pas nous qui transformons la politique en cirque. Ce sont les politiciens (...) La politique devient un cirque et appelle les clowns. Nous, on va là pour aider à rehausser le niveau.

N'est-ce pas là en même temps un aveu d'impuissance, d'échec des moyens traditionnels?

FG: Les gens prennent les moyens qu'ils ont, ceux du SalAMI choisissent la rue; nous on choisit la tarte. Chacun son moyen... L'humour est un véhicule extraordinaire. C'est une arme invincible. La preuve, on est allés effoirer une tarte dans la face du chef de police à la gare Windsor où il y avait plein de policiers, il n'y a presque pas eu de violence, juste un peu de rudesse. Le chef a dit qu'il aimait ça; c'est extraordinaire. Lui, c'est sûr qu'il en aura une deuxième.

Avez-vous l'intention d'entarter tous les politiciens?

FG: J'irais pas entarter le RCM, même s'ils se calent eux-autres même. J'irais pas entarter le Parti de la démocratie socialiste (...) C'est en fonction du mensonge. Plus le mensonge est grand, plus le mensonge appelle la tarte.


Yves SCHAËFFNER

 
 

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