
UNE VILLE,
UNE TARTE!
Montréal, 4 Juin 2002
Ce matin aux HEC (Hautes Escroqueries Commerciales), Gérald
Tremblay a eu son baptême de la crème, après
son allocution d'ouverture du Sommet de Montréal. Les Entartistes
ont choisi cet événement pour des raisons symboliques
évidentes, puisque ce Sommet devait être organisé
par l'Institut pour le Progès Économique (institut
fondé par le maire) avant que les allégations de
conflit d'intérêts ne deviennent trop embarrassantes.
De plus, on favorise les "décideurs économiques"
au détriment de plusieurs groupes communautaires (comme
le TROVEP) qui boycottent ce Sommet en qualifiant cette consultation
de bidon.
Le maire ne semble avoir aucune vision pour la métropole.
Le seul geste concret qu'on puisse lui alléguer est la
destruction d’abris d‘itinérants au début
de l'hiver. Maintenant, à la dernière minute, on
alloue 6,5 millions aux gens qui ne pourront pas se trouver de
logements au premier juillet. Pourquoi ne pas avoir songé
à la question plus tôt au lieu de mettre un band-aid
qui ne fait que camoufler les vraies causes : les décisions
économiques des différents paliers du gouvernement
qui travaillent à la cause de leurs employeurs (les entreprises)
plutôt qu`à la cause de leurs élus?
Le maire, après avoir consulté ses avocats, a sciemment
décidé de ne pas inclure une fiducie de 20 millions
dans sa déclaration d'intérêt pécuniaire.
On ne peut alors pas parler d'une "omission", mais bien
d'un geste calculé. La loi à ce propos est claire:
tout élu qui enfreinds cette loi est punissable par une
déclaration d'inhabileté pouvant durer jusqu'à
5 ans. Si c'était la première fois que le maire
se retrouvait dans des embrouilles pareilles, on pourrait lui
laisser le bénéfice du doute, mais comme c'est loin
d'être la première fois...
Les Entartistes ont tenté d'user des voies démocratiques
en tant que citoyens afin de demander qu'une déclaration
d'inhabileté soit émise contre le maire Tremblay.
L'article de loi prévoit qu'un citoyen peut demander un
tel recours. Pendant des jours, nous avons été lancé
comme des patates chaudes de la Ville de Montréal à
la SQ, au Directeur Général des Élections,
à la Commission des Valeurs Mobilières du Québec,
au Ministère des Affaires Municipales et de la Métropole,
à la Cour Supérieure et au Ministère de la
Justice du Québec, pour finalement se faire dire que Paul
Bégin avait décidé de ne pas entamer de procédures
contre le maire. Rappelons-nous que c'est le même Bégin,
encore Ministre de la Justice du Québec, qui avait décidé
de faire tomber les poursuites pour voies de faits déposées
contre Jean "Pepper" Chrétien après que
ce dernier eut étranglé Bill Clennett.
Pourquoi y aurait-il deux façons d'appliquer la loi, une
pour les riches et les puissants et l'autre pour les citoyens
"ordinaires"? Le minimum que nous pouvions faire était
d'entarter le maire, puisque malgré ce que disent les tribunaux,
c'est l'un des rares moyens que nous avons pour faire entendre
notre dissension. Les citoyens désirent être impliqués
autrement dans la démocratie qu'en votant une fois aux
quatre ans pour des candidats qui sont à peu près
tous identiques... L'entartement est une des façons pacifiques
de faire entendre notre point de vue...
En terminant, nous tenons tout de même à souligner
la façon dont a réagi le maire Tremblay. Sa réaction
l'honore, et comme il est le deuxième maire à être
entarté, nous pouvons donc affirmer qu'il fait maintenant
partie des traditions de la ville d'entarter son maire...
The Pie is the Limit! Que Qui Peut Puisse!
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