
UNE
TARTE DANS L'URNE
Les
élections, quel piège à con!
Montréal, 13 avril 2003
Alors que la campagne électorale s'annonçait d'une
platitude intégrale, les multiples escouades tartiques
se sont dévouées corps et crème pour sillonner
la province afin de rehausser le menu du cirque électoral.
Nous ne pouvions laisser ainsi tomber nos concitoyenNEs loin d'être
conNEs, qui, comme nous, sont appelés aux urnes ce lundi,
et sont restés sur leur faim suite au débat des
chèvres et à cette insipide campagne où les
préoccupations des électeurs ne sont pas entendues,
ni les véritables enjeux débattus. Qui, de ces trois
guignols, se soucie de pauvreté? De scrutin proportionnel?
De crise du logement? De malbouffe? D'environnement? Etc, etc...
Les trois chefs de parti sont également visés par
notre crème, puisque nos motifs ne sont pas partisans.
Nous n'entartons pas un candidat afin d'appuyer les autres, bien
au contraire. Nous considérons qu'il n'existe aucune différence
majeure entre les trois partis qui accaparent l'ensemble de la
couverture médiatique. Il s'agit de trois partis de droite.
Que l'un centre son discours sur la défusion pendant que
l'autre profite honteusement de la guerre pour noyer le poisson
des élections et que le "nouveau venu" se prenne
pour une Caisse Impopulaire qui coupe tous les services, il sont
comme les trois singes légendaires: l'un qui ne voit rien,
l'autre qui n'entend rien et le dernier qui ne dit rien.
Bernard Landry (entarté il y a 2 ans) s'est réfugié
dans le giron du vice-président du Fonds de Solidarité
de la FTQ. Jean Charest (qui n'était pas aussi prêt
que le dit son slogan lorsque nous lui avons rendu visite hier
matin à Blainville) s'est réfugié dans celui
de sa femme Michou. Mario Dumont se cache dans le giron du mensonge,
puisque la plupart des médias rapportaient ce matin que
l'Adéquiste a "esquivé une tentative d'entartage".
Rien n’est plus faux: une équipe de choc l'a généreusement
entarté lors d'un beach party donné à
Ste-Croix de Lotbinière hier soir. Les preuves se trouvent
sur notre site (www.entartistes.ca) et des images vidéos
de l'entartement sont disponibles sur demande.
Nous ne sommes pas non plus en prison, comme s'en sont réjouis
quelques lugubres individus qui qualifient de violentes nos tartes
déposées amoureusement dans les faciès méritants,
alors qu'eux nous souhaitent des passages à tabac dans
un lieu de détention. Nous voudrions également souligner
le pacifisme des partisans du Parti Libéral qui se sont
rendu coupables de voies de faits mille fois plus graves en nous
assénant des coups de pancarte électorale, des coups
de poings et de pieds, alors qu'ils n'étaient même
pas visés par l'entartement. Pourtant, on qualifie la tarte
"d'agression" et les coups donnés aux dévoués
entarteurs "d'escarmouche". Peut-être serait-il
bon de rappeler à tous ces malabars qu'il ne s'agit après
tout que de crème fouettée?
En démocratie, l'entartement n'a pas sa place. Mais nous
devons nous rendre à l'évidence, le Québec
est une ploutocratie où n'importe quel hurluberlu peut,
s'il est soutenu par des intérêts financiers, avoir
sa face à tarte sur un autobus et prétendre aspirer
à gérer le bien-être de la collectivité.
Tant que ces politiciens préféreront pavaner et
serrer des mains dans des centres d'achats, des cabanes à
sucre et des émissions d'humour plutôt que d'engager
un dialogue où les citoyenNEs seront écoutés
au lieu de servir de figurantEs à des séances de
photo-ops, les tartes à la crème fuseront afin de
prouver hors de tout doute que derrière ces images médiatiques
se cache l'hypocrite appétit des détrousseurs de
peuple qui s’engraissent à nos dépens.
Demain, au moment de voter, nous vous invitons à déposer
une tarte dans l'urne en boycottant ces trois partis qui se moquent
allègrement de nous. Que vous annuliez votre vote ou que
vous votiez, il faut cesser de choisir le moindre mal, surtout
qu'il devient de plus en plus difficile de déterminer lequel
exactement est le moins pire de tous...
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